jeudi 27 décembre 2012

Chelly Canyon, AZ - Navajo Territory - 130 Miles


Agrandir le plan
130 Miles

Notre petit détour par Petrified Forest a valu le coup. Mais désormais nous avons un peu allongé le trajet et il faudra le raccourcir plus tard. Nous ne passerons pas par Capitol Reef NP. Bien. L'aventure continue et environ 3 heures de route nous séparent de Chelly Canyon qu'il faut rejoindre pour passer la nuit. 

Isabelle fait semblant de travailler.

Nous entrons en plein territoire Navajo. Chinle, la ville qui se trouve à la sortie du Canyon, me fait penser à Niamey. Les chevaux et les chèvres sont en liberté le long de la route. Il n'y a pas âme qui vive. L'école à proximité de laquelle nous passons est déserte. Des sacs plastiques jonchent les grandes avenues sableuses. Vraiment, on se croirait plutôt dans une contrée désespérée d'Afrique. Même l'Holiday Inn qui est à coté du Canyon ne donne pas du tout envie...

En territoire Navajo, les entreprises, les commerces, doivent appartenir nécessairement à un Navajo. Le camping et le canyon de Chelly sont "Navajo". Le Spider Rock Campground est privé et détenu semble-t-il par un Navajo. L'ambiance est un peu bizarre et porte un héritage des mouvements baba-cool des sixties. Les sites sont très sympas, un peu bordeliques mais bon, ce n'est pas cher : 10$ la nuit pour nous deux et la voiture... Pour ce prix, nous avons une super table avec des bancs et de quoi poser la tente dans un endroit discret abrité par les petits arbres résineux du coin. Pas de douche chaude et toilettes sèches au programme, comme en montagne ! 

Oxymore

Les couleurs du ciel s'embrasent tout à coup et le mélange des nuages sombres avec l'horizon rougeoyant ne manque pas d'attirer l'oeil et mon objectif. Le soir, nous rencontrons un médecin américain trentenaire qui habite ici dans une cahute de bois et de torchis. Nous passons boire un verre de vin - interdit ici - après notre dîner. Il nous raconte que Chinle est pratiquement une ville du tiers monde, ce qu'on a eut vite fait d’acquiescer... Mais ce que l'on ne savait pas c'est que des Gangs - Navajos - font régner la loi et que ce n'est pas sûr du tout comme endroit. Lui a été en mission en Afrique et aussi fait le rapprochement. Il travaille à l’hôpital local (où il se douche) et nous explique que les indiens bénéficient de la gratuité des soins, contrairement aux autres américains. Dans une grande majorité de cas, les indiens qu'il soigne sont atteints des maladies issues d'une mauvaise nutrition, symptomatiques de la pauvreté ambiante. Le type est courageux et vit avec trois fois rien. On se doute qu'il a un super forfait de téléphone pour joindre les siens, car effectivement il cherche de la compagnie disons, éduquée, dans ce coin de Terre ou le chômage atteint les mêmes sommets que la criminalité.

Le Soleil n'est pas encore bien réveillé lorsque je joue les acrobates au ras de la falaise.

Nous nous rendons dans le canyon le lendemain directement par la seule balade autorisée par les Indiens sans guide. Les dits guides peuvent nous emmener plus loin dans le canyon, aller voir les pueblos construits dans les falaises... pour la modique somme de 100$. Nous n'avons de toutes manières ni l'argent, ni le temps, même si nous regrettons quelque part de ne pas pouvoir le faire.

Le canyon est encaissé et luxuriant...

La balade est très sympathique et nous profitons des points de vue. En bas, près des grands pueblos où de nombreux indiens ont été massacrés par l'Armée des Unionistes prisonniers du canyon, des Navajos vendent  leur production locale : colliers, vases, objets divers... C'est très joli et très fragile, et nous n'achetons rien.

Pueblos et roches érodées par le torrent au cours des siècles...

Le canyon est très fertile et explique la présence humaine depuis des milliers d'années. Les pueblos en témoignent. Une végétation luxuriante, même à la fin de l'été, est source de notre émerveillement.



Nous profitons ensuite de plusieurs points de vue depuis la South Rim, puis nous filons, direction Monument Valley.

Un des avantages du trépied... Le self-shooting !









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire